Un restaurant qui ne triche pas, qui illustre parfaitement ce qu'on attend spontanément de la cuisine espagnole, qui procure un vrai sentiment de décontraction et laisse une vraie liberté de choix.
On peut y manger à tous les prix, sur le pouce ou en prenant tout son temps, de façon classique ou avec les doigts.
On peut surtout tout partager, tout goûter, tout essayer.
Et puis, bien sûr, c'est bon. Très bon, même. Simple en apparence, précis, copieux avec des produits sans fard inutile.
Je n'aime pas critiquer une adresse où j'ai été bien accueilli.
Nous arrivons, il y a du monde. La réception est souriante. Nous nous installons. Le cadre à l'intérieur est gentiment chargé et chaleureux. A l'extérieur, la terrasse est un peu pentue. Nos hôtes sont prévenants et serviables.
Las, l'Espagne qui nous est proposée, est quelque peu factice.
Nous sommes assez loin, dans l'esprit comme dans les prix, de Donostia ou Barcelone.
Les employés de banque incultes, néoconservateurs, de la génération snowflake, de la table d'à côté, sont eux à leur affaire. Ils sont plus enclins à critiquer leur employeur et leurs managers, que les plats qui leur sont servis. Et ne sont réellement aptes à ne s’exprimer ni sur l’un, ni sur l’autre.
Mais revenons à notre affaire, la table.
Elle n’est malheureusement pas au niveau des attendus. Le pan con tomate est bon mais mérite un meilleur boulanger. Les croquetas sont maison et ne sont pas mauvaises. Celles au chorizo meilleures que celle au jamon. Les beignets d’aubergine manquent de moelleux et le miel de châtaigne se montre trop présent. Les rabas sont des rabas mais plutôt qu’une mayonnaise toute simple un peu plus de peps aurait été souhaitée.
Le vin est plutôt une bonne surprise.
Le principal défaut est malheureusement un marqueur ibère incontournable, la charcuterie.
Tous cela est dommage car un peu de sourcing, un peu de générosité dans la découverte et une (légère ?) révision des tarifs feraient beaucoup de bien à cette adresse et sont largement souhaitables.
En effet, les prix affichés sont élevés et il vaut mieux venir ici en réservant avec une plateforme proposant des rabais ( de 30 à 50 % selon les jours ). Par exemple les tarifs appliqués aux piments de Padrón rendraient cardiaque n’importe quel basque de Guipuscoa ou de Navarre naturellement constitué (c’est à dire robuste). Une « Racion » ici représente le prix d’environ 3 kilos de cette marchandise dans un super marché du sud-ouest. Alors oui il y a le personnel, les charges, les impôts et la rétribution de l’entreprise et de l’entrepreneur (2 choses distinctes). Mais on reste à payer environ 200% du prix pratiqués par les meilleures étapes du genre d’une bourgade comme Biarritz, bien connue pour son côté économique, abordable. Mais il est vrai que nous sommes plus près de l’Italie que de la frontière entre Le Perthus et La Jonquera et encore plus loin d’Irún. Ceci explique peut-être cela.
Nonobstant, pour mériter le surcoût, nous aurions apprécié par exemple la mise à disposition d’une coupelle de bonne huile d’olive d’Empordá ou d’ailleurs en péninsule. Cela aurait même fait un peu de pub à la boutique jouxtant le restaurant. Bref je reste dubitatif, comme mes convives. Dommage encore.
J’espère que tout ceci sera pris comme il se doit. Une invitation à l’amélioration plutôt qu’une activation de l’ire de nos hôtes qui pour le coup ont été charmants lors du service. Un bon exemple des petites attentions qui change tout et d'un sourcing impeccable ici : https://www.tripadvisor.fr/Restaurant_Review-g187080-d27991712-Reviews-Gora-Biarritz_Basque_Country_Pyrenees_Atlantiques_Nouvelle_Aquitaine.html
Tout était délicieux et sur ce point il n’y a rien à dire. Très très bon! Le lieu est super. Mais pour le jour où nous sommes arrivées…4 plats manquaient à la carte et dessert terminé au moment de la fin du plat …ayant été la première table à passer commande…avant que tout soit vendu….peut-être le service aurait-il pu proposer le dessert à ses clientes ? Décevant du coup…
